On ne peut parler de capoeira sans parler du Brésil, on ne oeut parler de l'histoire du Brésil sans nommer le Portugal et les relations étroites qui les liaient par le passé.
La capoeira est née dans la douleur dans un contexte esclavagiste. L'esclavage des noirs s'est déroulé sur plus de 300 ans, et a conduit 17 millions de noirs à être déportés dans le monde pour être vendu a de riches propriétaires.
En mer, Lors de la déportation, 1 tiers de la cargaison (qu'on appelait bois d'ébène) mourrait de maladie, de mal nutrition, ou d'infections suite à leur blessures (coups de fouets,chatiments corporels pour soumettre). Les ravages du commerce triangulaires sont bien plus vastes que l'on ne l'imagine.
Pris dans ce cadre large, W.E.B Dubois estime qu’il faut compter en moyenne 4 victimes collatérales pour 1 esclave vendu, soit près de 100 millions de personnes selon l’estimation intiale de Pétré-Grenouilleau (30 millions de plus que la totalité de la population française)
La confusion peut exister entre ces deux termes indissociables. L'esclavage et la traite s'alimentent mutuellement et ne peuvent donc, ou difficilement, vivre l'un sans l'autre : l'esclavage sans la traite se régénère au ralenti, la traite sans l'esclavage s'arrête. Pourtant, aussi liés soient-ils, ce sont des phénomènes parfaitement distincts occupant des durées, des lieux, des hommes différents.
L'esclavage était pluri-millénaire quand débuta la traite par l'Atlantique et il lui survécut des dizaines d'années dans les colonies des pays concernés. Par exemple, l'Angleterre et les États-Unis abolissent la traite en 1807, la France en 1815, et suppriment respectivement l'esclavage en 1833, 1865, 1848. Cuba et le Brésil sont, en 1886 et 1888, les deux derniers pays à abolir l'esclavage au XIXe siècle. Au XXe siècle, l'esclavage n'est pas mort. Il perdure en Mauritanie malgré trois abolitions dont la dernière remonte à 1981 seulement.
Ce débat eut lieu sous le pontificat du pape Jules III.
C'est aussi un débat politique et religieux organisé en 1550 par Charles Quint qui fit cesser temporairement la colonisation de l'Amérique par les Espagnols. Il avait pour but de définir officiellement la légitimité ou l'illégitimité de l'esclavage des peuples amérindiens.
Lors de ce procès, on officialise que les Amérindiens ont un statut égal à celui des Blancs car ils possèdent une âme. Cette décision ne s'appliquait pas aux Noirs d'Afrique dont l'esclavage n'était pas contesté car ils étaient considéré dépourvus d'âme, au même qu'un meuble ou un objet: c'est d'ailleurs en raison de la controverse de Valladolid que les Européens vont légitimer spirituellement et pratiquer la traite des noirs pour alimenter le Nouveau-Monde en esclaves.
Une ordonnance royale relative à l’esclavage au Brésil statuait sur la condition de l’Africain. Il pouvait ainsi être vendu, échangé, battu, mutilé ou exécuté. Il était une marchandise aliénée à la toute puissante volonté du Maître.
Dans les fazendas, la division du travail s’effectuait par sexe et par âge, ce qui augure déjà de la grande différenciation dans les statuts des esclaves.
Sans surprises, l’essentiel des femmes étaient aliénées aux tâches domestiques. Gilberto Freyre a longuement insisté sur leurs conditions d’existence et leur rôle social dans la formation de la famille brésilienne : c’est la moelle épinière de son livre, Maîtres et Esclaves, ouvrage incontournable pour qui souhaite comprendre la place de l’esclavage au Brésil dans l’identité nationale :
« La maison de maître faisait monter des habitations d’esclaves, pour les services les plus intimes et les plus délicats des seigneurs, un certain nombre d’individus – nourrices, femmes de chambre, gamins pour jouer avec les petits blancs. Individus dont la place dans la famille était moins d’esclaves que de membres. Des espèces de parents pauvres des familles européennes. Un tas de petits mulâtres s’asseyaient à la table patriarcale comme s’ils étaient de la maison. Fils adoptifs. Camarades de jeux. Gamins de prix. Certains allaient en voiture avec les maîtres, les accompagnant dans leurs promenades comme des fils.
Les hommes, pour l’essentiel, allaient travailler dans les exploitations de cannes à sucre ou au moulin. C’est dans ces champs que ce sont jouées les heures les plus troubles de l’esclavage au Brésil. Les conditions de travail étaient en effet extrêmement difficiles. Katia de Queirós Mattoso estime entre 15 et 17 heures la durée quotidienne du travail.
Leurs conditions de vie, déjà extrêmement difficiles, devenaient insupportables quand on y ajoute le déficit matériel dont ils souffraient : manque de vêtements, d’hygiène, de médicaments…
« Isolés, exténués par un dur labeur, privés d’à peu près tout ce dont un homme a besoin pour vivre, exposés aux épidémies, on estime que la survie des esclaves n’excédait pas dix années, le tout étant conditionné par la conduite des seigneurs des moulins qui « avaient le choix » entre deux stratégies (…) :
Ou bien ils essayaient de prolonger la vie de leurs esclaves en apportant quelques soins à la nourriture et à l’hygiène, en accordant des temps de repos suffisants.
Ou bien, cyniquement, assurés que les négriers garantissaient une offre constante de population servile, ils pouvaient juger plus lucratif d’exploiter jusqu’à l’extrême sa force de travail puisque, si elle ne résistait pas, on pourrait renouveler l’effectif. »
Bartolomé Bennassar, Histoire du Brésil 1500-2000, Fayard.